6 étapes pour aller en haute montagne avec un guide
L’alpinisme est une discipline exigeante, qui demande de nombreuses connaissances et heures de pratique pour évoluer en complète autonomie. Mais c’est également une discipline reine en montagne qui vous permettra de vivre des sensations hors du commun. Ainsi, pour découvrir l’alpinisme et gravir un sommet, encordé pour la première fois, la meilleure solution reste certainement de partir avec un ou une guide de haute montagne.
Une fois que vous avez décidé de vous lancer, un certain nombre de questions restent en suspens : comment choisir votre guide ? Pouvez-vous choisir la destination ? Quels sont les prérequis physiques et techniques pour aller en haute montagne ? Comment se préparer au mieux pour profiter pleinement de son week-end en montagne avec un(e) guide de haute montagne ? Nous vous expliquons, pas à pas dans cet article, comment passer de l’envie à la réalité.
Petit point de vocabulaire : Quand on pratique l’alpinisme, on dit qu’on fait une course en montagne. Ainsi, vous entendrez peut-être les guides dire qu’il faut « préparer sa course » ou « choisir sa course ». Ces expressions veulent simplement dire préparer les détails techniques de l’ascension et choisir son objectif : un sommet, un col, un glacier…
Étape 1 : comment choisir son ou sa guide ?
C’est évidemment le point de départ. Pour cela, 2 options s’offrent à vous :
- soit vous choisissez en fonction de votre lieu de vacances. En effet, il existe des bureaux des guides ou des agences spécialisées dans les sports de montagne dans la plupart des stations et villages importants dans les Alpes et les Pyrénées. Il suffira de les contacter en amont et de vous organiser avec eux sur les modalités ;
- soit vous choisissez un(e) guide en particulier, et vous vous rendez dans le massif qu’il ou elle vous propose. C’est donc la logique inverse et le choix de votre guide oriente alors le choix de votre destination. L’avantage de cette méthode est de vous donner plus de liberté au moment de choisir la personne qui vous accompagne. C’est un élément essentiel, car la bonne entente et la confiance sont déterminantes dans l’expérience que vous allez vivre. Si vous choisissez cette option, le bouche-à-oreille est certainement le meilleur moyen de trouver un(e) guide qui vous corresponde.
Étape 2 : est-ce qu'on est seul(e) avec son/sa guide ?
Oui et non. Certain(e)s guides proposent des stages collectifs pour s’initier, vous serez alors dans un groupe que vous n’aurez pas choisi. D’autres personnes choisissent d’être seules avec leur guide. Si cette option est bien plus coûteuse, elle permet évidemment de créer une prestation sur mesure et offre plus de proximité avec le ou la guide qui vous accompagne.
Étape 3 : peut-on choisir le sommet qu'on va faire en haute montagne avec un guide ?
Oui et non. Le ou la guide vous propose une course adaptée à votre niveau, à la météo du jour, à la fréquentation des itinéraires, à la saison ou encore aux conditions du terrain (surtout s’il y a un passage sur glacier). Un certain nombre de paramètres ne dépendent donc pas de vous, mais doivent absolument être pris en compte pour choisir la course.
Notez donc les informations que vous allez donner au guide vont orienter le choix de la course. Soyez le plus honnête et factuel possible (nombre et durée des séances, kilométrage et dénivelé…). Il va notamment vous demander :
- si vous avez déjà de l’expérience en randonnée, alpinisme ou escalade ;
- si vous pratiquez une activité physique régulière et à quelle fréquence ;
- si vous avez des envies (un sommet ou une voie en particulier).
Étape 4 : est-ce qu'il y a des prérequis physiques ?
Oui et non. Le nerf de la guerre est d’adapter le choix de la course à votre niveau physique. En d’autres termes, plus vous serez en forme physiquement et plus vous aurez de choix et de possibilités. En effet, les courses faciles sont moins nombreuses et plus fréquentées. Mais pas de panique : il existe tout type de course et il suffira de trouver celle qui vous convient ! Une des compétences d’un(e) bon(ne) guide de haute montagne est de savoir choisir une course adaptée à son client.
En ce qui concerne les prérequis physiques, une course d’alpinisme demande :
- de l’endurance, car l’effort s’étale sur plusieurs heures ;
- une bonne résistance aux dénivelés avec un sac à dos, aussi bien à la montée pour vos muscles qu’à la descente pour vos genoux ;
- une connaissance de soi et de son corps dans l’effort, pour toujours en garder un peu sous le pied et rester lucide.
Question bonus : est-ce que pratiquer l’escalade est nécessaire ? Ça dépend du type de course que vous allez faire. Évidemment, ceux qui font de l’escalade sont plus à l’aise en alpinisme sur rocher (par exemple, lors d’une progression sur une arête). Encore une fois, cela vous donnera plus de marge de manœuvre, mais ce n’est pas du tout une obligation pour faire une première course d’alpinisme.
Étape 5 : comment se préparer à la haute montagne avec un guide ?
Si vous souhaitez vous préparer physiquement, vous pouvez :
- pratiquer un sport qui nécessite endurance et cardio (comme la course à pied ou le vélo). Évidemment, la randonnée avec un sac à dos est également un excellent moyen de se préparer.
- vous acclimater avant. Si votre course d’alpinisme avec un(e) guide se déroule au-dessus de 3 000 m, alors il peut être intéressant de faire de la randonnée au-dessus de 2 500 m le week-end, ou la semaine, qui précède votre sortie d’alpinisme. C’est ce qu’on appelle l’acclimatation à l’altitude. Passer du temps en altitude permet à votre corps de produire les globules rouges nécessaires pour transporter l’oxygène qui se raréfie en altitude.
Il faudra également préparer correctement votre sac.
- Soyez le plus léger possible. Les débutants sont souvent trop chargés car pas assez accompagnés dans la préparation de leur sac. Par peur de manquer, ils remplissent leur sac de choses inutiles. Cela complique évidemment l’ascension car chaque gramme compte. Pour vous aider à faire votre sac d’alpinisme, vous pouvez suivre les conseils de Montagnes Magazine. Soyez minimaliste en prenant le pot de crème solaire le plus petit possible et laissez le confort à la maison !
- Connaître (autant que possible) son matériel. Pour une première fois en alpinisme, il n’est pas rare de porter des chaussures et des crampons de location. En revanche, votre sac ou votre baudrier sera peut-être le vôtre, et cela vous permettra de gagner du temps et de l’énergie. En effet, utiliser du matériel que vous connaissez vous simplifiera la tâche.
Étape 6 : que faut-il faire le jour J ?
Vous voilà arrivé à la dernière étape ! Pour que tout se déroule dans les meilleures conditions le jour J, voici nos derniers conseils :
- Rien ne sert de courir. Ne commencez pas à courir sur la marche d’approche. Celle qui vous amène là où vous allez vous encorder. Il faut savoir être dans son rythme pour ne pas arriver complètement HS au début des difficultés. En voulant parfois gagner quelques minutes sur la marche d’approche, on se retrouve à être en difficulté pendant toute la course. Laissez le temps à votre corps de s’échauffer ; l’effort sera long, il faut tenir sur la durée.
- Ne pas oublier de vous hydrater et de vous alimenter. Pour favoriser votre acclimatation en altitude, l’hydratation est essentielle. Cela aidera votre corps à s’adapter aux effets de l’altitude. Pourtant, dans le feu de l’action, on en oublie presque les choses les plus simples : boire et s’alimenter. En alpinisme, s’alimenter ne signifie pas prendre une bonne pause pique-nique. Les alpinistes ont rarement le temps pour cela, ils mangent une fois la journée terminée. Il faut donc prévoir des encas à grignoter sur le chemin et pendant les courtes pauses…
- Accepter le manque de sommeil. En alpinisme, il n’est pas rare de se lever très tôt (avant 4 h du matin par exemple) après une nuit en altitude dans des refuges complets… Nuits courtes ou insomnies sont des difficultés supplémentaires qu’il faudra gérer, mais pas de panique : tout le monde est à la même enseigne.
- Et enfin, se faire confiance et mettre un pas devant l’autre ! Dans une course d’alpinisme, il y a des moments où on a l’impression de voler et des moments où on pense ne jamais pouvoir arriver au bout. C’est normal, c’est une discipline exigeante qui vous demande de combiner : effort long, altitude, manque de sommeil, peur du vide, dangers imprévisibles… Il n’y a qu’une solution dans les moments de doute : se faire confiance. Si votre guide a choisi cette course, c’est qu’il sait que vous pouvez y arriver. Alors, il ne vous reste plus qu’à mettre un pas devant l’autre, à votre rythme.
Aller en haute montagne avec un(e) guide vous attire depuis quelque temps ? Il ne vous reste plus qu’à sauter le pas et à entrer dans cet univers confidentiel et fascinant qu’est l’alpinisme.
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